©R. Bourdeix, 2021, section CFL-f.
Pour illustrer cette section, nous pouvons produire sur demande un ou plusieurs posters haute définitition (de taille maximale 180x100 cm). Ces posters devront être adaptés à chaque pays, au cas par cas, afin d'y faire figurer en bonne place les produits du cocotier fabriqués localement, et de promouvoir la commercialisation de ces produits locaux. Il est aussi possible d'acheter ou de louer des objets de la collection personnelle du Dr R. Bourdeix.
La légende du cocotier (Polynésie)
Dans le district de Tererauta vivait, il y a bien longtemps, une jeune fille dont la beauté faisait l’orgueil de ses parents. Ses yeux noirs, les lignes harmonieuses de son corps brun, la souplesse de sa taille, et surtout la soie de ses longs cheveux la rendait la plus jolie fille de nos îles. Quand elle atteignit l’âge de seize ans, son père qui était le chef du district, résolut de la marier… Il se mit à chercher un époux digne de sa fille. Quand le jour de ses noces arriva, Hina, c’est ainsi qu’elle s’appelait, ne savait encore rien de son promis, sinon qu’il était du district lointain de Teretai.
Mais quand son père vint la chercher pour lui présenter son époux, elle faillit s’évanouir de terreur, en voyant une immense anguille, au corps gigantesque et à la tête énorme. C’était pourtant le prince des anguilles qui se tenait là, magnifique et étincelant, à la peau luisante comme un rayon de lune. Hina, épouvantée, s’enfuit dans la montagne et atteignit le district d’Aketura. Trouvant un fare (maison) vide, caché sous le grand aito (arbre), elle s’y réfugia. Or, c’était la maison du dieu Hiro; et celui-ci en revenant de la pêche fut ébloui par la lumière éclatante qui auréolait sa case. C’était les cheveux d’Hina qu’un rayon de soleil avait frôlés et qui brillaient ainsi.
La jeune fille raconta au dieu sa terrible aventure et celui-ci accepta de la cacher pendant quelques temps. Mais l’anguille, attirée elle aussi par l’éclat des cheveux de la jeune fille, se faufila bientôt au voisinage de la case du dieu. D’un coup de sa queue puissante, elle ouvrit dans le récif une large brèche, qu’on appelle aujourd’hui la passe de Tapuerama. Le dieu Hiro, alerté, prit un long cheveu de Hina, y attacha un hameçon de nacre et pêcha la monstrueuse bête. Quand il l’eut torée sur le rivage, il la coupa en trois morceaux.
La tête vint tomber aux pieds de la jeune fille et lui dit :
» Tous les hommes qui me détestent, et toi la première, Hina, un jour, pour me remercier, vous m’embrasserez sur la bouche. Je meurs, mais ma prédiction, elle, est éternelle. «
Hiro, sans perdre de temps, enveloppa la tête avec des feuilles de bananier et tendit le paquet à Hina :
» Hina, fille de beauté, tu peux retourner chez les tiens, et là bas, tu détruiras cette tête. Mais tout au long de ta route, ne la pose surtout pas à terre, car alors la malédiction de l’anguille se réaliserait. «
Et Hina, accompagnée de suivantes offertes par le dieu Hiro, s’en retourna à Tererauta. Mais la route était longue et le soleil brûlait le chemin. Elles arrivèrent au bord de la rivière. L’eau était fraîche et clair, et les filles décidèrent de s’y baigner.
Hina, oubliant le conseil du dieu, posa son paquet à terre afin de rejoindre ses compagnes. Aussitôt, avec un bruit sourd, la terre s’ouvrit et engloutit la tête de l’anguille morte… et surgissant de la faille qui se refermait déjà, un arbre apparut et se mit à grandir, grandir démesurément. C’était un arbre étrange, tout en tronc, avec une touffe de feuilles au sommet. On aurait dit une immense anguille dressée, la tête vers le soleil. Le premier cocotier venait de naître. Hina, qui avait désobéi, fut condamnée par les dieux à vivre auprès de la rivière et l’arbre fut tabou. Défense absolu à quiconque de s’en approcher et d’en manger les fruits.
Les années passèrent.
Les jours passèrent encore, et une grande sécheresse vint bientôt détruire toute nourriture et toute eau douce. Seul le cocotier résista au soleil et, malgré la défense des dieux, les hommes assoiffés cueillirent ses fruits, qui contenaient une eau douce et claire, légèrement sucrée. Ils virent que chaque fruit, de la taille d’un gros melon, était marqué de trois taches sombres disposées comme des yeux et une bouche… et pour boire cette eau, ils leur fallut percer la bouche de bois et y coller leurs lèvres. Hina savoura comme les autres, sans se rendre compte que la prophétie venait de s’accomplir…
Mais quand son père vint la chercher pour lui présenter son époux, elle faillit s’évanouir de terreur, en voyant une immense anguille, au corps gigantesque et à la tête énorme. C’était pourtant le prince des anguilles qui se tenait là, magnifique et étincelant, à la peau luisante comme un rayon de lune. Hina, épouvantée, s’enfuit dans la montagne et atteignit le district d’Aketura. Trouvant un fare (maison) vide, caché sous le grand aito (arbre), elle s’y réfugia. Or, c’était la maison du dieu Hiro; et celui-ci en revenant de la pêche fut ébloui par la lumière éclatante qui auréolait sa case. C’était les cheveux d’Hina qu’un rayon de soleil avait frôlés et qui brillaient ainsi.
La jeune fille raconta au dieu sa terrible aventure et celui-ci accepta de la cacher pendant quelques temps. Mais l’anguille, attirée elle aussi par l’éclat des cheveux de la jeune fille, se faufila bientôt au voisinage de la case du dieu. D’un coup de sa queue puissante, elle ouvrit dans le récif une large brèche, qu’on appelle aujourd’hui la passe de Tapuerama. Le dieu Hiro, alerté, prit un long cheveu de Hina, y attacha un hameçon de nacre et pêcha la monstrueuse bête. Quand il l’eut torée sur le rivage, il la coupa en trois morceaux.
La tête vint tomber aux pieds de la jeune fille et lui dit :
» Tous les hommes qui me détestent, et toi la première, Hina, un jour, pour me remercier, vous m’embrasserez sur la bouche. Je meurs, mais ma prédiction, elle, est éternelle. «
Hiro, sans perdre de temps, enveloppa la tête avec des feuilles de bananier et tendit le paquet à Hina :
» Hina, fille de beauté, tu peux retourner chez les tiens, et là bas, tu détruiras cette tête. Mais tout au long de ta route, ne la pose surtout pas à terre, car alors la malédiction de l’anguille se réaliserait. «
Et Hina, accompagnée de suivantes offertes par le dieu Hiro, s’en retourna à Tererauta. Mais la route était longue et le soleil brûlait le chemin. Elles arrivèrent au bord de la rivière. L’eau était fraîche et clair, et les filles décidèrent de s’y baigner.
Hina, oubliant le conseil du dieu, posa son paquet à terre afin de rejoindre ses compagnes. Aussitôt, avec un bruit sourd, la terre s’ouvrit et engloutit la tête de l’anguille morte… et surgissant de la faille qui se refermait déjà, un arbre apparut et se mit à grandir, grandir démesurément. C’était un arbre étrange, tout en tronc, avec une touffe de feuilles au sommet. On aurait dit une immense anguille dressée, la tête vers le soleil. Le premier cocotier venait de naître. Hina, qui avait désobéi, fut condamnée par les dieux à vivre auprès de la rivière et l’arbre fut tabou. Défense absolu à quiconque de s’en approcher et d’en manger les fruits.
Les années passèrent.
Les jours passèrent encore, et une grande sécheresse vint bientôt détruire toute nourriture et toute eau douce. Seul le cocotier résista au soleil et, malgré la défense des dieux, les hommes assoiffés cueillirent ses fruits, qui contenaient une eau douce et claire, légèrement sucrée. Ils virent que chaque fruit, de la taille d’un gros melon, était marqué de trois taches sombres disposées comme des yeux et une bouche… et pour boire cette eau, ils leur fallut percer la bouche de bois et y coller leurs lèvres. Hina savoura comme les autres, sans se rendre compte que la prophétie venait de s’accomplir…