Floral biology of the coconut palm: A fantastic old french paper dated 1931

Sometimes scientific description may encounter poetry, and some of the descriptions of the sexual behavoir of the coconut palm may a kind of eroticism, such as for instance this old french text.


L'Agriculture Pratique des Pays Chauds NOUVELLE SÉRIE
2e Année Février 1931 N° &

La Pollinisation artificielle du Cocotier Par C. B. TRAUTWEIN DUPERTUIS Ancien Professeur d'Agriculture tropicale en Nouvelle-Zélande.

Les cultures tropicales sont en général de bon rapport. La science doit pourtant ici, comme dans toute autre culture, chercher l'Amélioration de l'espèce et cela dans l'intérêt même du progrès universel.
Je ne parlerai ici que du cocotier et du mode de pollinisation artificielle que j'ai employé avec succès pour l'amélioration de l'espèce.
Le planteur progressiste a naturellement sélectionné les meilleures noix pour établir sa plantation. Il bénéficiera de sa peine, mais point cependant dans la mesure qu'il eût été en droit d'attendre. Un cocotier lui a semblé idéal : tronc droit, épais, élancé ; une belle couronne de grandes feuilles ; surtout de beaux fruits et en grand nombre. Toutes les noix de ce cocotier, il les a recueillies précieusement et les a transplantées dans sa pépinière. Après bien des soins et les années requises de longue attente, il s'aperçoit avec chagrin que ses arbres choyés ne correspondent point exactement au cocotier parent; que, même, chaque arbre ases divergences. La lassitude qu'il en ressent le rend pessimiste, et il sera le premier à déclarer ouvertement au nouveau venu qu'une trop grande peine à choisir des noix est peine perdue. C'est qu'en effet il a connu le cocotier mère de ses noix, il n'en a pas connu le père, comme le reste de cet article le démontrera.
La sélection dans la famille des cocotiers es une affaire purement casuelle. Celui pourtant qui, par son génie patient, a développé un cheval de course, un cheval de trait, qui, par un choix judicieux, a sélectivement intensifié un caractère dans l'élevage et la culture, celui-là pourra aussi produire un cocotier type et de grand rapport.
Ici, il ne saurait être question de greffage, mais il faudra agir sur la pollinisation même du cocotier. L'affaire est certainement de longue haleine. Elle ne saurait être entreprise avec fruit par un particulier, mais doit être menée à bon terme par des écoles expérimentales d'agriculture que l'Etat lui-même doit maintenir dans l'intérêt de sa colonisation.
Pour mieux faire voir la possibilité de la pollinisation artificielle du cocotier, je vais donner un aperçu de sa floraison.
Quand le cocotier commence à fleurir ce qui arrive à des âges différents et dépend du climat, du sol, de la culture et d'autres influences externes un spathe en forme de fourreau contenant un ensemble de fleurs apparaît à l'axe de chaque branche à un mois environ d'intervalle. Chaque année, de douze à treize feuilles se forment selon la variété et le climat, et apparaissent avec leur spathe respectif. Le spathe continuera à croître jusqu’a ce qu'il ait atteint sa longueur normale, qui sera d'environ un mètre. A ce moment le spathe se fend dans toute sa longueur et se relevant un peu en dôme allongé, laisse à nu le spadice (faisceau des fleurs) qui s'épanouit et qu'il continuera cependant à couvrir comme d'un parasol incomplet.
Le spadice se compose d'une tige portant de nombreuses branches latérales, couvertes d'une quantité de petits bourgeons. Certains bourgeons sont plus grands que les autres et auraient plutôt l'apparence de petites noix sphériques que de fleurs. Ces grands bourgeons donneront naissance aux fleurs femelles, les petits bourgeons deviendront les fleurs mâles. Les fleurs femelles seront plutôt situées à la base des branches et seront tantôt isolées, tantôt en groupe de deux, trois et même cinq.
Dans les îles du Pacifique, on peut remarquer que les spathes qui s'ouvrent dans les mois de novembre à mars auraient une tendance à porter un plus grand nombre de fleurs femelles que durant le reste de l'année. Les arbres qui produisent régulièrement des fleurs femelles sur toutes les branches du spadice avec tendance à les doubler et tripler ces arbres peuvent être considérés comme des arbres très vigoureux. Ces mêmes arbres produiront aussi un pollen plus abondant et de très grande vitalité. Les branches qui ne portent pas de fleurs femelles sont généralement plus courtes que les autres.
La fleur mâle, qui est sessile, consiste en un périanthe, six étamines et un pistil rudimentaire. Le périanthe se compose de six feuilles plus ou moins pointues en deux rangées de trois et qui varient en couleur de jaune pâle à orange. Les six étamines, placées à l'intérieur de la double corolle formée par le périanthe, produisent une poudre jaune et sèche, qui est le pollen. Au milieu de la fleur mâle, on aperçoit un rudiment de pistil qui porte trois pointes triangulaires penchées à l'extérieur. Ce sont les trois glandes à nectar exsudant un miel au parfum agréable et propre à attirer les insectes.
Le pollen se répand aussitôt que les fleurs s'ouvrent. Il est alors très sec et peut être facilement transporté par la moindre brise.
Les fleurs mâles sont, pour ainsi dire, entassées avec plus ou moins d'espaces entre elles, du haut de la branche jusqu'aux fleurs femelles. Leur forme varie beaucoup, surtout quand leur nombre est grand, parce qu'elles avaient été plutôt serrées dans leur enveloppe.
Ces fleurs mâles s'ouvrent progressivement en commençant par le haut des branches. Quand les fleurs du milieu sont bien ouvertes, un bon tiers de celles du haut ont déjà cessé de donner du pollen, tandis que les fleurs du bas commencent seulement à s'ouvrir.
La fleur femelle, sessile, elle aussi, est située sur la partie inférieure des petites branches. Quand le spathes s‘ouvre, elles sont alors de diamètre et de longueur égaux, d'une couleur crème et entièrement enfermées dans leur périanthe. Dès qu’elles auront vu la lumière, elles grandiront rapidement. Leur périanthe se compose également de six feuilles. Les trois plus grandes renferment le pistil, les trois petites, plus fortes et épaisses, forment une base solide pour la fleur et plus tard pour la jeune noix. Graduellement les grandes feuilles du périanthe se séparent et découvrent la surface pointue et triangulaire du pistil dont le bout se divise en trois pointes. Ces pointes lentement se recourbent en arrière et découvrent une côte à surface rugueuse. Cette rugosité des côtes est causée par des cellules allongées et de longueurs différentes qui forment le stigmate du pistil. Chacune de ces trois côtes correspond à une cavité ovulaire à la base et chaque cavité contient un œuf. De ces trois œufs, un seul en général se développera et formera une noix.
Alternant avec les trois pointes du stigmate, se trouvent trois pores à nectar. La production du nectar commence quand le haut du pistil se divise en trois pointes et quand les côtes du stigmate se découvrent.
La durée de la fleur mâle est variable et dépend des espèces de cocotiers. Dans certaines espèces elle finit de un à cinq jours avant que les fleurs femelles ne s'ouvrent. Dans d'autres espèces cette durée ne se terminerait qu'après le commencement des secondes.
Pour déterminer la durée de la fleur femelle, il faut d'abord observer le moment où celle-ci devient réceptive. La réceptivité de la fleur femelle commence au moment où les trois pointes du stigmate sont bien recourbées en arrière et qu'un fluide en humecte les côtes. Le stigmate devient alors blanc. Le nectars s‘écoule des pores, plusieurs heures avant la réceptivité, et continuera à couler durant toute sa durée, et même après. Ce nectar exhale une odeur fort agréable ; il contient des sucres. Les stigmates conservent leur réceptivité, selon les espèces, pendant un ou deux jours. Il m'a semblé que cette réceptivité durait même plus longtemps, quand ces fleurs n'avaient pas reçu de pollen comme dans les cas où le spadice avait été entouré d'un sac en tulle, pour empêcher les insectes de s'en approcher.
La période s'écoulant de l'ouverture du spathe jusqu’a la fin de la phase femelle, serait de vingt et un à trente-neuf jours. Le spathe du mois suivant s'ouvrirait donc déjà avant que la phase femelle du précédent ne soit finie. Cependant comme les fleurs mâles ne s'ouvrent jamais que de sept à huit jours après la déchirure du spathe, il n'y a aucun danger d'autopollinisation sur le même arbre.
Le pollen du cocotier à l'état frais est une poudre d'un jaune pâle qui est produit par les anthères des étamines. Un grain de ce pollen est de forme globulaire, sans irrégularités ni marques, et de surface lisse. Il se compose d'une membrane cuticule extérieure et d'une membrane cellulaire interne. Cette dernière membrane contient un fluide ou plasma, dans lequel sont submergés des granules et deux corps ou nucléus dont l'un est la cellule malade reproduction, l'autre la cellule végétative du grain de pollen. Submergé dans une faible solution, un grain de pollen absorbe l'eau et commence à germer.
Pour ne pas trop étendre cette étude, je reparlerai, ni de la méthode que j'emploie pour recueillir le pollen, ni de celle beaucoup plus compliquée qui le préserve. Qu'il me suffise d'énoncer le résultat : il m'a été possible de conserver du pollen viable pendant plus de quinze jours.
Les agents de pollinisation naturels sont les insectes. Quand on examine un spadice fleuri de cocotier, on est étonné de constater le grand nombre d'insectes visitant les fleurs mâles et femelles.
Parmi ces insectes, l'abeille est certainement le plus puissant agent de pollinisation.
L'autopollinisation d'un cocotier ne saurait se présenter que dans des cas assez rares, puisque les fleurs mâle set femelles du même spadice s'ouvrent à des époques différentes. La pollinisation naturelle du cocotier se fait donc par croisement entre cocotiers. Il suffit de visiter une plantation de cocotiers pour remarquer qu'il n'existe pas deux arbres se ressemblant. Il y a presque autant de types cocotiers différents qu'il y a d'arbres, 'et ce seul fait serait un argument en faveur du croisement. Je crois donc pouvoir établir ici que le croisement sans contrôle des cocotiers a produit jusqu'à ce jour la presque totalité des arbres existants.
La pollinisation artificielle du cocotier aura pour but la création d'une ou plusieurs espèces de noix types. Il faut que l'on choisisse un arbre produisant des noix qui correspondent le mieux à l'idéal que l'on veut créer, et que l'on en fertilise les stigmates avec du pollen d'un autre arbre de même qualité ou de qualité supérieure.
A cette fin il faut une préparation.
Il faudra veiller à la conservation intacte du spadice, et empêcher les insectes et le vent d'y déposer du pollen non désiré. A cet effet on enveloppera le spadice dans un sac en tulle. Il faudra également émasculer le spadice de toutes ses fleurs mâles cette opération n'ayant aucun mauvais effet sur le développement des fleurs femelles. Naturellement il ne faudrait couper ces fleurs mâles qu'au dernier moment. Il est, au reste, facile de prévoir, à un jour près, le commencement de la phase femelle. Toutes ces opérations sont délicates et demandent un grand soin et de la pratique. L'auteur a eu bien des déboires avant de réussir.
Le spadice ainsi bien préservé, on se sert d'un pinceau fin avec lequel on applique légèrement les grains de pollen sur les côtes moites du stigmate. Quand la distance du laboratoire à la plantation ne dépasse pas une demi-heure de marche, on peut simplement retirer du dessiccateur le tube renfermant le pollen, en ayant soin de bien boucher le tube. Si la distance est. plus grande, ou que l'opération doive durer plus longtemps, on aura soin d'emporter le pollen en plusieurs tubes bouchés à la paraffine. Pour de longues distances on serait même obligé de faire des dessiccateurs portatifs.
D'après ces méthodes, j'ai obtenu par des arbres sains, mais à noix moindres, des arbres produisant des fruits d'une taille plus forte. J'ai également accouplé des arbres à noix idéales noix rondes ayant peu d'écorce, une chair très épaisse le résultat a été superbe : les jeunes arbres qui en sont sortis étaient vigoureux, et leurs noix correspondaient à ceux des parents. Pour arriver à un résultat positif et établir un type, il faudrait alors planter ces noix dans un champ isolé, et où ces arbres ne pourraient se féconder qu'entre eux, sans recevoir l'influence d'aucun pollen inférieur.
Comme je l'ai dit en commençant, ce travail ne pourra être celui d'un seul homme, mais d'une collectivité.
Il serait certainement d'importance nationale que chaque centre colonial eût une plantation expérimentale où l’on n'admettrait que des arbres types au fur et à mesure de leur production par pollinisation artificielle ; après un certain nombre d'années et quand cette plantation aurait pris son entier développement, les arbres se fertiliseraient entre eux et leurs noix conserveraient le type créé. On en exclurait impitoyablement tout sujet devenu chétif pour une raison ou pour une autre. On userait largement d'engrais appropriés.
De cette propriété idéale, le colon débutant pourrait tirer ses noix.

Avec le même principe, mais avec des procédés différents, l'auteur a réussi à sélectionner d'autres plantes coloniales.